L'appel de la forêt :
Ce voyage a eu lieu en novembre 2016 avec Latitud Sur et le soutien de l’association Arutam. Notre groupe était composé de dix adultes. Deux semaines axées sur la rencontre de deux chamans guérisseurs équatoriens : José Licuy, 73 ans, grand guérisseur indépendant et Maria Shiqui, 63 ans, une des rares femme chamane shua. Nous avons ainsi découvert une plante enseignante et médecine, nommée l’Ayahuasca. Lors de notre séjour dans la forêt amazonienne nous logions dans des abris traditionnels individuels et mangions comme nos hôtes. Nous avons reçu des soins, des enseignements et des initiations.
Notre groupe a pénétré dans la pénombre de la forêt comme on entre dans une cathédrale, avec respect et la sensation qu’il était dans l’antre du divin. Les troncs des arbres immenses comme les piliers du temple nous ont rappelé combien nous étions petits, une partie infime d’un tout. Les mille et un bruits étranges nous ont dépouillés de notre attitude occidentale de maître du monde : nous ne savions rien, nous ne maîtrisions rien, nous étions juste des invités. Nous avons redécouvert les sensations de voir, sentir, toucher, respirer, écouter…
Goûter au sacré :
L’ayahuasca est un breuvage composé de deux plantes (liane et feuilles d’arbuste) aux effets psychotropes... tel pourrait être le langage du mental qui pour décrire, isole les éléments. En réalité, elle ne peut être séparé de sa forêt, de sa préparation et de l’encadrement par les chamans. La cérémonie vise à favoriser l’écoute de l’invisible, elle aide à faire tomber les barrières physiques et mentales qui pourraient contrarier cela. Franchir en conscience ce qui nous relie à cette dimension invisible est un acte sacré. les chamans sont nos passeurs, ils connaissent son langage imagé et nous aident à décoder les messages reçus.
Dans cette culture, la spiritualité est intrinsèquement liée au vivant, son enseignement se révèle par l’expérience. Elle touche l’intégralité de notre être : corps, âme, esprit. Nous sommes loin d’une connaissance purement intellectuelle. J’ai vécu cela à travers cinq cérémonies et cela m’a transformée.
Ce ne fut pas des expériences paisibles, elles furent parfois physiquement violentes. Je ne contrôlais rien : ni mon corps, ni mon esprit. En lâchant prise, je me suis sentie libérée, J’ai eu l’impression que quelque chose en moi devait mourir pour accueillir ma lumière intérieure. J’étais prête à entendre les messages…
Retour à soi :
Loin de la « civilisation » dite moderne, j’ai été privée des nombreuses sources de distractions qui encombrent régulièrement mon esprit. Ce sevrage m’a préparé à la rencontre avec moi-même. Corps, âme, esprit : Chaque dimension de mon être a été contactée. J’ai vécu une amplification de mes sens et des capacités extrasensorielles sont apparues. Mon corps m’a montré des facultés dont j’ignorais l’existence. J’ai été en dialogue avec mon âme.
Elle m’a fait comprendre ma liberté. J’ai, depuis, la terrible envie de m’ensauvager. Nul ne peut me définir hormis moi-même. J’ai également compris qu’en prenant soin de mes blessures intérieures, je soignais le monde extérieur. Mon esprit a été nourri par plusieurs messages concernant mon chemin de vie et ils ont éclairé d’un jour nouveau le sens de mon existence. Pour finir, j’ai ressenti l’amour infini de la vie et acquis la certitude que nous étions tous reliés.
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